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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 07:48

Compilation remarquable sortie tout droit des toutes premières "Producers Series" du Label Trojan, elle se compose de deux disques: le premier est une réédition intégrale de l'album "Rocksteady Coxsone Style", quant au deuxième il n'est pas inintéressant, ce sont quelques morceaux choisis de la même période, collectés par ci par là, pour certains classiques et d'autres carrément à découvrir! On peut dès l'intro, admettre que c'est une écoute remplie de bons vieux souvenirs qui nous attend... et puis si on n'était pas encore né, c'est comme si on y était (souvenez-vous mon histoire de Reggae-machine à voyager dans le temps...): late 60's: here we come!

 

va coxsonestyle1

Mais avant toute chose je réponds à cette piteuse mais néanmoins nécessaire question: "a who a Clement Dodd":

Sir Coxsone (Clement Seymour « Coxsone » Dodd), né à Kingston, Jamaïque, le 26 janvier 1932  puis reparti vers le Père le 5 mai 2004) était un producteur de musique Jamaïcain. C'est pendant ses années de lycée, à la « All Saints School », que le surnom aujourd'hui immortel de "Coxsone", lui est attribué, parce qu'il était un excellent batteur au Cricket, comme le fut dans les années 1940 avec l'équipe de Yorkshire, l'original Alex Coxon. Propriétaire d'un sound system, le Sir Coxsone Downbeat, qui fermera en 1968 à cause de violences dues à la concurrence.

Issu d'une famille de mélomanes, Clement baigne depuis son plus jeune âge 3316903120_6ff1ea2062_m.jpgdans les rythmes Bebop & Jazz et c'est dans la boutique de ses parents, située sur Law Street (plus tard déplacée à Beston Street) qu'il fait ses premières armes sur la sono familiale. Au début des années 1940, la deuxième guerre mondiale éclate et la Jamaïque, encore colonie anglaise, plonge dans un véritable marasme économique. À la fin de la décennie, il n'y a plus de travail dans l'île et comme de nombreux Jamaïcains, Clement Seymour Dodd part faire les saisons en Amérique du Sud, dans les plantations de canne à sucre. C'est à cette époque, au fil de ses différentes rencontres, qu'il découvre le Rhythm & Blues et qu'il décide de le faire découvrir en Jamaïque. À son retour en 1954, Coxsone s'achète une sono et lance son premier sound system : le « Sir Clement Downbeat ». Il ne joue pas encore de musique jamaïcaine, les rythmes venant des États Unis sont rois et Coxsone joue ses plates de Boogie Woogie, Jazz ou RnB, principalement hérités de son père ou importés de la Nouvelle-Orléans et de Miami.

Sir Clement est plein d'ambition mais n'est pas encore connu à l'époque, le roi du dancehall en 54, n'est autre que Duke Reid, avec son Trojan sound. Mais Coxsone se rend rapidement compte qu'il peut rivaliser avec le maître de 10 ans son aîné et en bon challenger, il met toutes les chances de son côté. D'une part en améliorant constamment la qualité et la puissance de sa sono, mais surtout en cherchant à innover. Il part alors le plus souvent possible aux États-Unis, pour chercher des galettes jusqu’à lors inédites à Yard. Il parcourt l'est des USA de long en large, de Chicago à Cincinnati en passant par Philadelphie ou encore New York, où il trouve ses plus belles perles chez Rainbow Records, 130e rue, à Harlem. En fouillant dans les bacs, il dégote des disques d'artistes quasiment inconnus et pour s'assurer la primauté sur ces titres, il arrache les labels et renomme les chansons, ne laissant à ses concurrents que peu d'espoir de les retrouver. Le « Later For Gator » de Willis Jackson devient ainsi "Coxsone Hop".

dodd.jpg

Grâce à son potentiel musical, mais aussi à la détermination de son capitaine, le Sir Clement Downbeat devient rapidement très populaire. À cette époque la compétition entre les Sounds est très rude, il faut être partout pour être le plus fort. Son sound va alors jusqu’à jouer à 5 endroits en même temps dans la même soirée. Les suppléants du Sir Coxsone sont alors Count Machuki, Prince Buster, King Stitt, U Roy et Lee Perry, jouant chacun sur une sono différente, les titres meurtriers ramenés en 5 exemplaires par Coxsone. Il n'était pas rare qu'il achète même tout l'étalage afin que les Sounds concurrents ne trouvent jamais le Tune.

 

Alors là on a droit aussi bien à de chouettes pièces instrumentales ou vocales façon Soul, R&B mais rassurez-vous le Skank de guitare reggae est déjà là! et pour le coup Trojan a eu la bonne idée de ne pas sortir son artillerie de violons ou autres sons mielleux façon Satxx ou Motown, bienque j'apprécie aussi le son afro-américain des 60's, j'préfère mon rocksteady bien haché, sans fioritures (you know what i mean?)!

 

Coxsone-Dodd--front.jpgWinston & Robin ouvrent la boîte à musique suivi à l'orgue par Jackie Mittoo ou Richard Ace, avec la version Studio One du hit  original de Keith Poppin alors enregistré pour Phil Pratt, avouons quand même qu'il est plutôt énigmatique ce duo. Mais ils parviennent tout de même à démasquer tous les faux amis qui se cachent derrière de bons airs et qui pourtant essaient de faire en sorte de nous couler tranquillement... l'album commencerait-il mal? nan au contraire ils donnent le ton, restons entre bons et véritables amis afin d'apprécier au mieux ces deux galettes...et pui oups une autre galère pour Bennett & Dennis en piste 2, voilà que leurs petites amies ne font pas attention à eux et ne les aiments pas! Tcha, alors ils chantent: "Puppy Love" (ha!ha), du coup voilà qu'au track suivant sans chanter ni crier gare, ce sont cannon & The Soul vendors qui viennent nous asséner un "Bad Treatment (mauvais traitement)" à gros coups de basse et trombone dans les oreilles, alors oui "Hit Me With Music"! L'ambiance au vu des titres et au fur et à mesure que les pistes défilent est entre l'Amour et la Haine mais quoi d'autre finalement comme sensations fortes dans nos vies? Un temps pour tout ou alors peut-être que sur la petite île de La Jamaïque, ces deux sentiments se côtoient bien plus souvent qu'on ne pourrait le croire (sont-elles amies pour jouer ainsi avec nous, en tous cas avec les tête d'affiche figurant sur cette compil?!) Ha! mais tenez-vous bien The Sultans ne vont pas nous laisser sombrer dans une certaine philosophie ténébreuse, ils nous servent un bon vieux Funk dont ils ont la recette. Et puis une chouette et émouvante prestation de Jacob Miller avec le titre "Let Me Love You"... L'Amour a-t-il repris ses droits sur cette compilation aux 29 tubes? Jacob le souhaite, lui! A peine au milieu du disque 1 que l'effet est déjà bien ancré: c'est bon, très bon de se replonger dans les sixties avec un aussi bon matériel, je crois que je vais même devoir vous laisser un deuxième extrait audio histoire que vous saisissiez bien ce qu'il se passe là:

 

Que le ton soit soit à l'Amour, la Haine ou bien encore la jalousie ou que sais-je encore, la musique jouée là est terrible et après tout, ces sujets devaient bien être abordés à leur tour, vous connaissez la Jamaïque aussi bien que moi vous qui appréciez le Reggae, ce p'tit pays ne pouvait se contenter de faire ou offrir du calypso et heureusement pour nous! Son ambition est claire, on le redécouvre avec ce genre d'oeuvres, et grande!

 

P.S: Quelques crédits quand même afin de connaître les hommes de talent à l'origine de ce son made in Studio 1:

Basse: Bryan Atkinson, Leroy Sibbles Sv.jpg

Batterie: Joe Isaacs, Leroy Wallace

Claviers: Jackie Mittoo, Richard Ace

Guitare: Harry Haughton, Eric Fratter

Trompette: Bobby Ellis

Tenor Sax: Roland Alphonso, Val Bennett, Dennis Campbell

Alto Sax: Carl Bryan, Lester Sterling

Trombone: Vincent Gordon

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